Les patchs tactiques ou « moral patchs» proviennent de l’environnement militaire. Ce sont des representations brodées ou en pvc sur petites surfaces rectangulaires ou rondes que l’on fixe « par scratch» sur les vêtements (casquettes, vestes) et équipements (sacs à dos, poches, et kitbag/giberne 2.0). Ils peuvent être utiles pour différentes raisons :
- identifier les unités, sections, groupes, associations etc (logos, emblèmes)
- identifier le groupe sanguin en cas d’accident corporel (AB- etc)
- remonter le moral et amplifier la motivation en cas de coup dur (citations, slogans, devises, pin-ups, mascottes)
Généralement, les symboles font référence à des valeurs militaires telles que l’honneur et la bravoure, ou l’histoire militaire et aux anciens guerriers. Les références à l’Antiquité reviennent souvent à la mode lorsqu’une société est en déséquilibre ou confuse suite à des événements tragiques. Pour tenter d’y répondre et retrouver la stabilité, la société recherche ses racines, puis prend naturellement exemple dans l’Histoire, sur les choses accomplies par les hommes illustres du passé. Le cinéma en profite également pour toucher un large public en diffusant les films Gladiator, Troy, et 300 et ce sont toujours des scènes de combat pour montrer la force et le sacrifice des soldats.
Quelques Patchs…
Molon labé
Léonidas 1er
Pourquoi utiliser cette expression ?
« Molon labé» est une célèbre expression grecque qui incarne le défi. La traduction littérale est : «étant venu, prends».
D’après Plutarque, cette phrase est la réponse provocante du roi Léonidas 1er de Sparte à Xerxés 1er de Perse lorsque celui-ci a exigé des Grecs de déposer les armes et de se rendre. L’armée grecque avait réussi à tenir pendant trois jours à la bataille des Thermopyles (480 av. J.-C.), et avait infligé d’importants dommages à l’armée perse. Cela avait retardé la progression des Perses vers Athènes, laissant suffisamment de temps pour un repli vers l’île de Salamine. Certes, c’est une défaite grecque, mais cette résistance a renforcé le moral des soldats grecs. Et par la suite, les Perses seront vaincus à la bataille de Salamine, et à la bataille de Plataea.
« Molon labé » est une expression laconique répétée par de nombreux généraux et politiciens de l’Histoire pour motiver une armée ou un peuple à ne pas se rendre. Elle est inscrite sur l’emblème du 1er corps d »armée de Grèce et de la 2e division d’infanterie de Chypre, et est également la devise de l’United States Special Operations Command Central (SOCCENT). L’expression « Come and take it » était un slogan de la révolution texane.
« Molon labé » est de nouveau utilisé le 3 mars 1957 à Chypre lors d’un combat entre des membres de l’organisation paramilitaire chypriote-grecque (EOKA) et l’armée britannique. La cachette du commandant en second de l’EOKA, Grigoris Afxentiou, près du monastère de Machairas, étant dévoilée, les forces britanniques ont commencé le siège. Ayant reçu l’ordre de se rendre, Afxentiou répondit par : « Molon labé » comme ses ancêtres les Spartiates. Incapables de le faire sortir, et après avoir subi des pertes, les Britanniques ont pris la décision ultime d’incendier la cachette et Afxentiou a été brûlé vif. Les Britanniques ont enterré son corps dans la cour de la prison centrale de Nicosie.
Aux Etats-Unis, « Molon labé » est souvent employé pour défendre le droit de détenir et de porter des armes. Cela a commencé à apparaître à la fin des années 90, dans le contexte du 2e amendement ou de la liberté des armes à feu. Les fervents partisans de ce droit ne rendront pas leurs armes à l’autorité gouvernementale. Dans le football américain universitaire, l’équipe Michigan State Spartans portait des maillots avec « Molon labé » contre les Michigan Wolverines.
Si vis pacem, para bellum
Végèce
Pourquoi utiliser cette expression ?
« Si vis pacem, para bellum » est vieil adage latin traduit par : Si tu veux la paix, prépare la guerre, que l’on retrouve dans le livre III « De Re Militari » (Traité de l’art militaire) de l’auteur latin Végèce (Publius Flavius Vegetius Renatus), IVe ou Ve siècle. L’idée qu’il véhicule se retrouve également dans des ouvrages antérieurs comme les Lois de Platon. Dans le prologue du Livre III, la nécessité d’entraîner les troupes aux manœuvres collectives avant toute guerre est évoquée : « Qui veut la paix prépare la guerre, qui aspire à la victoire s’applique à former ses soldats, qui cherche le succès au combat selon les règles et non au hasard ».
Quelle que soit la source, l’adage est devenu célèbre et dans toutes les langues du monde. Par exemple, Bourrienne aborde la politique étrangère de Napoléon : « Tout le monde connait l’adage, si Napoléon était un latiniste, il aurait dit : Si vis bellum para pacem ». En résumé, un chef d’Etat qui planifie une guerre devrait mettre les autres Etats au dépourvu en cultivant la paix.
Whisky Tango Foxtrot
Pourquoi utiliser cette expression ?
« Whisky Tango Foxtrot » est une expression militaire issue de l’alphabet phonétique de l’OTAN désignant les lettres W, T et F, pouvant aussi signifier « What The Fuck ».
L’alphabet phonétique de l’OTAN, officiellement désigné sous le nom d’alphabet radiotéléphonique international, est le plus largement utilisé.
L’alphabet de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) a attribué des mots de code de manière acrophonique aux lettres de l’alphabet anglais, de sorte que les combinaisons de lettres et de chiffres sont plus susceptibles d’être prononcées et comprises par ceux qui échangent des messages vocaux par radio ou par téléphone, indépendamment des différences linguistiques ou de la qualité du canal de communication.
Les 26 mots de code de l’alphabet phonétique international sont attribués aux 26 lettres de l’alphabet occidental dans l’ordre suivant :
Alfa, Bravo, Charlie, Delta, Echo, Foxtrot, Golf, Hotel, Inde, Juliett, Kilo, Lima, Mike, Novembre, Oscar, Papa, Québec, Roméo, Sierra, Tango, Uniforme, Victor, Whisky, X-ray, Yankee, Zoulou.